Rencontre avec Basile GLOOR, architecte à Rennes
Quelle formation avez-vous suivie pour devenir architecte ?
J’ai suivi un cursus global à l’École Nationale d'Architecture de Paris La Villette.
Quel a été votre parcours professionnel pour arriver à votre métier aujourd’hui ?
Après un stage formateur en urbanisme au sein de l'agence Germe et JAM j'ai soutenu mon diplôme en mettant en place une paroi en torchis préfabriqué pour la construction de logements.
Je suis ensuite parti à Montpellier en HMONP en intégrant l'agence AHA au sein de laquelle j’ai découvert le lien avec les maîtrises d'ouvrage privées, les établissements de dossier pour les services d'urbanisme communaux, les projets d'ERP mais aussi les projets urbain à la méthode de Patrick Bouchain.
Une fois mon habilitation obtenue, je suis parti à Copenhague pour y étudier une autre manière de faire de l'architecture. Je suis revenu avec comme ambition de me mettre à mon compte. Néanmoins, j'ai d'abord fondé une association de cartographie des matériaux biosourcé et géosourcé en lien avec les différentes filières.
Je suis ensuite partie 6 mois dans une agence lyonnaise pour suivre un chantier de groupe scolaire en ossature bois. C'est alors que j'ai fondé mon entreprise, motivé par l'envie de faire une architecture minimaliste dans l'espace, astucieuse dans l'usage de tous les espaces disponibles et écologique dans l'utilisation des matériaux pour un confort d'été optimal et une consommation énergétique économique.
Pourquoi avoir choisi ce métier, qu’est-ce qui fait que vous aimez votre métier ?
C'est l'atmosphère qui peut se dégager des bâtiments qui m'anime. J’ai été bercé par des histoires que l'on m'a narrées avec comme illustration les paysages et les rues où nous nous promenions. Un bâtiment réussi, c'est un cœur d'îlots dans lequel je me projette, un porche dans lequel on a envie de s'engouffrer, des balcons où l'on a envie de se détendre, des jardins si rafraîchissant ; c'est le creux qui nous invite à être approprié. Ce peut aussi être un matériau dans lequel on voit de la profondeur, des décorations, modénatures, des couleurs ou de la chaleur.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans votre métier ?
La première difficulté est de trouver des clients.
Il y a aussi la problématique de se faire un réseau d'artisan.e.s et de collaborateurs avec qui on travaille bien.
Pour vous, quel est le rôle principal d’un architecte ?
L’architecte a d'abord un rôle de compréhension de la demande. Cela commence par une bonne écoute. Puis vient le temps des questions qui précisent l'attente des maîtres d'ouvrage. L'architecte doit ensuite analyser l'existant en prenant compte des règles locales d'urbanisme. En confrontant tous ces éléments, il propose alors une interprétation de ce que pourrait être le projet, toujours dans un dialogue ouvert avec les maîtres d'ouvrages. Une fois la forme du projet fini, il aura un rôle de coordinateur et de pilote jusqu'à l'achèvement des réalisations.
À votre avis, quelle qualité ou quel talent doit-on avoir particulièrement pour exercer votre métier ?
Il n’est ici pas question de talent, rien n’est inné, c’est avant tout du travail.
En quoi consiste votre métier ?
Je dessine beaucoup les espaces à la main, à toutes les échelles, et sous plusieurs points de vue, c'est d'abord cela mon métier.
Qu’est-ce qui vous motive le plus dans votre métier ?
En premier lieu, c'est le travail de conception. C'est ici que je dois absorber toutes les contraintes d'un projet, c'est un travail assez intime avec les maîtres d'ouvrage.
Pour quel projet avez-vous le plus de souvenir ?
Le projet avec lequel j'ai le plus de souvenir est le tout premier que j'ai fait en mon nom. C'était un projet de réhabilitation de maison complet intégrant pleinement le jardin comme 2 pièces de vie en plus. C'était aussi tout un travail sur le cheminement depuis l'entrée du portail vers toutes les possibilités qu’offre l'habitation. Ces possibilités sont reliées par la construction d'un abri en structure et couverture de toit en bois sous lequel nous avons aménagé des rangements, un atelier, rack à vélo, un accès au sous-sol, un point d'eau et des gradins. Pour finir, ce fut aussi un grand travail de composition et de réflexion sur la clôture, donc du rapport entre l'espace public et l'espace privé.
Quelle est votre ville préférée ?
J'aime beaucoup de villes, tout dépend des gens qui y habitent.
Si vous deviez construire une nouvelle maison individuelle pour vous, à quoi ressemblerait-elle ?
Aujourd’hui, je voudrais une maison avec différents espaces extérieurs pouvant être unifiés. J'imagine un jardin en pleine terre, entouré en partie d'un appentis ouvert abritant des vélos, tondeuse etc, une autre partie de l'appentis est fermée abritant un atelier et des bureaux et pour finir une terrasse entre l'herbe et l'habitat. Le jardin sera planté d'arbres fruitiers et une partie sera en potager.
Où trouvez-vous votre inspiration ?
Je trouve mon inspiration dans beaucoup d'endroits différents. Actuellement, c’est principalement dans les espaces que je peux fréquenter au quotidien, mais ce peut être également dans les romans, les voyages ou lors de formations d'architecture.
Comment définissez-vous la relation entre un architecte et son client ?
Je définirai cette relation comme étant sensible, car l'idée est avant tout de se comprendre mutuellement.
Quelles sont vos spécialités dans votre domaine ?
L'architecture écologique et l'échelle du particulier
Votre application mobile préférée en ce moment ?
Probablement Médiapart !
Un petit message que vous souhaitez envoyer à vos futurs clients ?
La création ou la transformation d'un bâtiment est un projet au long cours.
Cette interview vous a permis de découvrir un univers singulier, pour en apprendre davantage consultez dès maintenant la fiche de Basile GLOOR !