Les toits végétalisés, bonne ou mauvaise idée ?
L’heure est à la végétalisation dans les villes. Outre le côté esthétique, c’est une arme puissante pour lutter contre le dérèglement climatique et la pollution. Elle améliore la qualité de l’air, puisque les végétaux ont la propriété d’absorber le CO2 et de produire de l’oxygène, et fournit une protection contre les rayons UV. Esthétiques, les toitures végétales semblent aller dans ce sens, mais quels sont leurs avantages et inconvénients ?
Qu’est-ce qu’un toit végétal ?
La toiture végétalisée ne peut s’envisager que sur un toit plat ou à faible pente. Elle joue un rôle de protection multicouche. Elle est constituée du support porteur, d’une couche d’isolant, du pare-vapeur, du complexe d’étanchéité et du complexe de végétalisation, lui-même composé de matériaux de drainage, du substrat de culture et de végétaux.
La toiture support est déterminante pour sa composition. Plus elle est forte, plus elle peut accueillir de végétation. La végétalisation d’un toit peut être composée d’herbes, de fleurs, de buisson et même d’arbres.
Quels sont les avantages d’une toiture végétalisée ?
Le toit végétal offre de nombreux avantages pour une maison et ses occupants.
Isolation thermique et acoustique
Une toiture végétalisée offre un niveau d’isolation élevé. Elle contribue à garder la chaleur à l’intérieur du logement en hiver et à le rafraîchir en été. Cette isolation naturelle permet de réduire les variations de température d’environ 40 %. Une toiture végétale permet donc de réaliser des économies d’énergie. Elle offre aussi une bonne isolation phonique qui améliore le confort des habitants, surtout en ville, dans un environnement bruyant.
Durabilité de la toiture
Le second grand avantage de la toiture végétalisée est qu’elle double la durée de vie de votre toiture (qui sert de support). Le toit végétalisé forme une protection pour la toiture support et la protège des agressions extérieures comme les rayons UV. Il évite également les infiltrations en assurant le ruissellement des eaux de pluie.
La toiture végétale permet aussi de réduire le ruissellement au sol et protège donc des risques de reflux d’égouts ou d’inondation. Les toits végétaux retiennent entre 50 et 100 % de l’eau de pluie en cas de précipitation faible ou modérée.
Biodiversité et changements climatiques
Alors que l’urbanisation des paysages a entrainé une disparition des espaces verts, on est aujourd’hui en train de re-végétaliser nos villes. Les insectes, dont les abeilles, essentielles à nos vies pour leur rôle de pollinisateurs, font ainsi leur retour dans les espaces urbains. Les toitures végétalisées permettent d’utiliser des espaces délaissés pour développer la biodiversité. Elles permettent également d’améliorer la qualité de l’air en absorbant le CO2 et en filtrant les particules.
Les inconvénients des toits végétalisés
S’ils présentent de nombreux avantages, les toits végétalisés ont néanmoins quelques inconvénients.
L’investissement monétaire que représente l’aménagement d’une toiture végétalisée peut être un frein, même si elle permet de réaliser des économies d’énergie par la suite. De plus, votre assureur peut vous demander de lui fournir une certification délivrée par un architecte spécialisé dans les maisons écologiques ou un ingénieur.
Vous devez prévoir d’aménager un accès au toit pour entretenir la toiture végétale. En effet, une toiture verte extensive s'entretient une fois par an et une toiture végétale semi-intensive ou intensive s’entretient comme un jardin.
Enfin, la membrane imperméable a une durée de vie de 30 à 50 ans, il faut donc la changer et pour ce faire, retirer l’ensemble du toit végétal.
Les toits végétalisés apparaissent donc comme une réponse efficace aux changements climatiques. Utile, esthétique et écologique, ils augmentent la valeur immobilière d’un bien. Malgré leurs quelques inconvénients, les toitures végétales devraient se multiplier dans les années à venir.